Avec ses trois manifestes dédiés aux Mots en liberté (1912-1914), Marinetti ouvre à la littérature un parcours de progressive objectivation du texte, de syncrétisme entre la vision de la page et sa lecture, de synthèse entre la dimension de l’image et celle du mot. En 1913 Kamensky, Kruchenyk, Chlebnikov – avec 'Pomada' et 'La Déclaration du mot en tant que tel' – théorisent le zaum’ russe : un langage édénique voué à fragmenter le mot dans ses unités phonétiques minimales, le privant de sa référentialité pour la pure abstraction du signe linguistique, et donc pour l’impossibilité de sa compréhension par le lecteur. Mais seulement après le voyage de Marinetti en Russie en 1914, les livres de Gileja atteignent une maturité typographique, dont l’exemple plus évident fut la publication des 'Poèmes en béton armé' de Kamensky. L’essai analyse – à partir des recherches de la thèse doctorale intitulée 'La composition comme montage : du parolibérisme au photomontage dada' – comment le livre cubo-futuriste russe, à côté de sa ferme opposition aux éditions symbolistes de luxe, hérite la leçon de la nouvelle typographie de Marinetti entreprenant une réflexion sur les principes de composition et organisation de la page. En 1916, à la suite du zaum’ russe, Hugo Ball théorise les Verse ohne Worte, une sorte de langue adamitique sans signification composée de seuls signes phonétiques avec une valeur sacrale et de mystère qui représente le fondement de la poésie phonétique de Raoul Hausmann. L’essai analyse également les réflexions de Hausmann sur la relation entre le zaum’ russe et la Lautgedicht dadaïste.

La vision de la page. La rencontre du livre cubo-futuriste avec la nouvelle typographie de Filippo Tommaso Marinetti (1912-1916)

TOSCHI, CATERINA
2015-01-01

Abstract

Avec ses trois manifestes dédiés aux Mots en liberté (1912-1914), Marinetti ouvre à la littérature un parcours de progressive objectivation du texte, de syncrétisme entre la vision de la page et sa lecture, de synthèse entre la dimension de l’image et celle du mot. En 1913 Kamensky, Kruchenyk, Chlebnikov – avec 'Pomada' et 'La Déclaration du mot en tant que tel' – théorisent le zaum’ russe : un langage édénique voué à fragmenter le mot dans ses unités phonétiques minimales, le privant de sa référentialité pour la pure abstraction du signe linguistique, et donc pour l’impossibilité de sa compréhension par le lecteur. Mais seulement après le voyage de Marinetti en Russie en 1914, les livres de Gileja atteignent une maturité typographique, dont l’exemple plus évident fut la publication des 'Poèmes en béton armé' de Kamensky. L’essai analyse – à partir des recherches de la thèse doctorale intitulée 'La composition comme montage : du parolibérisme au photomontage dada' – comment le livre cubo-futuriste russe, à côté de sa ferme opposition aux éditions symbolistes de luxe, hérite la leçon de la nouvelle typographie de Marinetti entreprenant une réflexion sur les principes de composition et organisation de la page. En 1916, à la suite du zaum’ russe, Hugo Ball théorise les Verse ohne Worte, une sorte de langue adamitique sans signification composée de seuls signes phonétiques avec une valeur sacrale et de mystère qui représente le fondement de la poésie phonétique de Raoul Hausmann. L’essai analyse également les réflexions de Hausmann sur la relation entre le zaum’ russe et la Lautgedicht dadaïste.
2015
Futurismo italiano
Cubo-futurismo
Dadaismo
Tipografia
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Utilizza questo identificativo per citare o creare un link a questo documento: https://hdl.handle.net/20.500.14091/1627
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